Une fleur - IAM

J’fus élevé entre amour et limites

Là où la faim est incolore, ouais, ni Blood ni Crip

Et quand on peut encore, les problèmes s'évitent

Là où le sang ne fait qu’un tour et qu’les balances lévitent

On m’a peigné les cheveux, on m’a dit que j'étais beau

Ça venait d’Ma et mes tantes alors y a pas plus beau cadeau

M’ont soufflé à l’oreille un doux vent d’humanité

Et ceux de mon sang par la prison déshumanisés

Ça me parle pas quand la folie prend le four

J’ai tout mon temps, j’sais qu’en bout d’route, la tour prend le fou

J’sens l’odeur de grès qui habillait l’tableau

On n’fait pas des hommes de mômes dérouillés comme des capots

On m’a ouvert les yeux à cette vie magnifique

Mon grand-père l’aimait tant et parfois j’peux entendre ses rires

Assis à ses côtés, devant la mer les frissons

Au crépuscule, tous ces navires dévorés par l’horizon

On a pavé mon enfance avec les noms des prophètes

J’essaie d'être à la hauteur de tous ces mots qu’j’profère

Sinon, nos brefs passages, dis-moi à quoi ils servent

Et pourquoi nos pas effleurent la planisphère

D’un champ paisible jusqu’aux failles où sort le soufre

Une fleur aura l’odeur de la terre où elle pousse

De la terre où elle pousse

Une fleur

D’un champ paisible jusqu’aux failles où sort le soufre

Une fleur aura l’odeur de la terre où elle pousse

De la terre où elle pousse

Une fleur

J’n’ai pas manqué d’amour, j’n’ai pas manqué de chance

Je plonge dans les photos, j’ai juste manqué de temps

Il en aura fallu pour qu’ma colère baisse les armes

Et qu’un revers seul, jamais ne sèche mes larmes

J’n’en veux à personne et à ce monde dans son ensemble

Des milliards d’pieds dans la boue aux têtes pensantes

Lançant deux-cents mensonges, l’illusion qu’on est ensemble

Genre ce feu sacré qui a réduit ces terres en cendres

J’habite ici, sur la Planète des singes savants

Cherche pas mon avenir en le lisant dans «Copains d’avant»

Tout comme un soldat, je fais chanter le métal

Pas qui écrase la fleur mais tire un parfum des pétales

J’ai survécu au pire et puis survécu au meilleur

Le diamant du bonheur qu’ma vie ne pouvait pas polir

La jalousie mesquine a su me perforer le cœur

Et pendant si longtemps, j’n’ai pas su comment l’ouvrir

Pas d’cuillère en argent ni nom à particule

Juste un micro en argent, Rital avec une attitude

Depuis des décennies, porte la voix du métèque

Peins la fresque des victoires avec un tas d'éclats d'échecs

D’un champ paisible jusqu’aux failles où sort le soufre

Une fleur aura l’odeur de la terre où elle pousse

De la terre où elle pousse

Une fleur

D’un champ paisible jusqu’aux failles où sort le soufre

Une fleur aura l’odeur de la terre où elle pousse

De la terre où elle pousse

Une fleur