Trahis - J-Money, Marginal Sosa, Gejor

Marianne, ton bled mon eldorado

J’suis sans fafs, venu en France dans la soute

Avec une seule idée en tête, faire du bif

Du reste, rien à foutre, j’vais pas t’raconter de ragots

On a quitté l’soleil pour la pluie juste for the magot

Vu d’Afrique, Marianne, ton bled c’est la belle vie

Pour te décrire, au pays certains parlent même du paradis

Mais j’ai tout d’suite compris, arrivé à Belleville

Qu’en fait tout ça c'était d’la connerie

Dans mon esprit, pour mailler faut taffer

Mais on m’a dit pour taffer faut des fafs

J’ai donc direct cherché à m’marier

Dix-mille euros, pff… tantine faut pas charrier

J’suis seul dans ma galère et l'État est en train d’se marrer

J’reste poli, j’ai peur d’la police

J’deviens parano, j’en vois à chaque coin d’rue, c’est la folie

Sarko réexpédie les hommes en charter comme des colis

Marianne, hamdek au revers d’la médaille

N’oublie pas qui a défendu ton pays

Tu nous as salis, meurtris, trahis

Blessés, vexés, bafoués, salement humiliés

Et les droits de l’homme de 1789

Tu les as simplement oubliés

Le respect pour une seule terre (mère)

Un seul juge pour tous les êtres (Dieu)

Quand être libre et égaux reste le nerf de la guerre

Un seul code, ma négritude

Un seul combat, la liberté d’expression, de penser peu importe ta couleur

Marianne, demande à tes rejetons pour qui ils se prennent

Quand chacun de leurs actes attise rage et haine

Marianne, quand il a fallu sauver ta face contre le monde

Nos pères se sont battus en guerriers et tirailleurs

Et si jusqu'à aujourd’hui on s’est battus, Marianne

C’est qu’tu nous dois une fière chandelle

Qui sème le vent récolte la tempête

T’as jeté la première pierre et t’as déclaré la guerre

Qui, si c’n’est des gens sans cœur

Pour forcer la porte des églises

Traiter des humains comme des iench, les brûler, expulser

Babylone se transforme en Sodome et Gomorrhe

Quand le leitmotiv de notre révolution c’est «à mort les porcs»

Liberté, Égalité, Fraternité

Quelle devise

Mon cul, ou plutôt quel bluff

Tu nous as salis, meurtris, trahis

Blessés, vexés, bafoués, salement humiliés

Et les droits de l’homme de 1789

Tu les as simplement oubliés

Mortelles sont mes pulsions

J’suis trop impulsif, ma feuille saigne quand on m’parle d’expulsion

J’ai trop la rage

Me parle pas d’armistices mais d’Amistad

L’esclavage me laisse des séquelles, me traumatise

Mais que fait la justice, à double tranchant

On n’oublie pas Saint-Bernard

Le squat universitaire de Cachan

La France, pays des droits de l’homme

Les lois se font tapiner tranquillement au Bois de Boulogne

Ils ne nous laissent aucune chance d’insertion

Bloquant les cartes de séjour et les demandes de naturalisation

En Afrique, la France un rêve américain

Sarko un bourreau qui oublie tout principe républicain

Personne ne sait de quoi est fait l’destin

Faut pas s’leurrer, on veut être résidents et non clandestins (c'est clair)

Tu chantes allons enfants de la Patrie

Menottées, bafouées, nos âmes sensibles sont meurtries

Tu nous as salis, meurtris, trahis

Blessés, vexés, bafoués, salement humiliés

Et les droits de l’homme de 1789

Tu les as simplement oubliés

Salis, meurtris, trahis

Blessés, vexés, bafoués, salement humiliés

Marianne, c’est tes gosses qui t’parlent

Tu nous as salis, meurtris, trahis

Blessés, vexés, bafoués, salement humiliés

Et les droits de l’homme de 1789

Tu les as simplement oubliés